Crédit photo : © Carole Parodi

de Sébastien Thiéry

du 8 au 27 janvier 2019 > création

mardi et vendredi à 20h30, mercredi, jeudi, samedi et dimanche à 19h

Nominée trois fois aux Molières en 2016, cette comédie irrésistible sur le thème de la famille est aussi émouvante, en interrogeant chacun sur ses rapports à la filiation et la parentalité.

Un soir, en rentrant chez eux, monsieur et madame Prioux découvrent avec stupéfaction qu’un homme s’est installé chez eux et prétend être leur fils. Il est revenu chez ses parents pour leur annoncer son mariage. Mais les Prioux, qui n’ont jamais eu d’enfant, tombent des nues ! Pourtant tout semble prouver qu’il est bien leur fils…

Ce fils « prodigue » parle bizarrement, on peine à comprendre ce qu’il veut dire, mais il déborde d’un amour filial déconcertant envers des parents ignorant même son existence jusque-là.

Dans cette histoire désopilante, l’auteur soulève une question émotionnelle concernant la relation parent-enfant : ne sommes nous pas parfois dépourvus face à la découverte de nos sentiments, en étant incapable de donner et de recevoir  ?

Sébastien Thiéry a reçu le Molière de la meilleure pièce comique en 2011 pour Cochons d’Inde, dont la production créée au Théâtre Le Poche en 2012 a été reprise à l’Alchimic en 2015.

 

MISE EN SCENE, SCÉNOGRAPHIE, COSTUMES

Elidan Arzoni

JEU

Paulo Dos Santos, Clea Eden, Thierry Piguet, Jacqueline Ricciardi

 

 

Une production de la Compagnie Métamorphoses

 

EDITO

 

DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR

Dans ce monde qui se déshumanise, où la technologie semble nous gouverner, nous remplacer et nous réduire peu à peu à son esclavage, l’Alchimic propose un théâtre susceptible de nous affranchir et de nous élever au-dessus de notre condition. Il est fait de multiples prétextes pour sublimer la nature humaine et témoigner de son infini pouvoir de création. Il est l’art de l’acteur, irremplaçable par la technologie, qui nous fait frissonner et sentir notre souveraineté.

Parmi tous les spectacles que nous vous proposons, nous affectionnons un travail d’explorateurs sur différents thèmes de l’actualité, avec l’intention de les éclairer de façon percutante, ludique, originale et divertissante, en faisant usage du pouvoir magique qu’est l’imagination, pour vous émerveiller en recherchant sans cesse de l’invention utile dans nos réalisations.

Cette saison autant que les précédentes reflète cette même démarche. Parmi les huit titres à l’affiche, six créations ainsi qu’une reprise sont réalisées par des compagnies genevoises, et un spectacle en tournée nous vient d’Yverdon. Comme d’habitude, nous honorons une majorité d’auteurs vivants. La plupart d’entre eux ont déjà reçu d’importantes distinctions. Deux excellentes pièces du siècle dernier les accompagnent, écrites par Eugène Ionesco et Friedrich Dürrenmatt. Celles-ci n’ont pas pris une ride, elles paraissent même plus percutantes que du temps de leurs créations.

Tous ces spectacles vous emmènent en voyage dans les coulisses de l’actualité, de l’autre côté du miroir qu’ils vous tendent, où tant de choses se montrent sous un tout autre jour.

Au programme de la saison :

«TOI TU TE TAIS», la nouvelle création de Narcisse, champion de France de slam en 2013. Il revient après le franc succès de «Cliquez sur j’aime», programmé à l’Alchimic en 2016. Dans ce nouvel opus pour texte, musique et vidéo, il s’en prend à ceux qui obligent les autres à se taire.

« LA NEF DES FOUS » d’après la fameuse bande dessinée de Turf, une fable sur la folie des grandeurs et la quête du pouvoir, notamment celui des machines dans notre monde moderne, adaptée théâtralement, conçue scéniquement et interprétée par cinq acteurs prometteurs de la nouvelle génération, parrainés par Joan Mompart.

« LA CANTATRICE CHAUVE » d’Eugène Ionesco, dans une version hors normes, conçue par l’équipe qui a réalisé « L’Ours » de Tchékhov en décembre dernier avec le succès que l’on sait. En usant du même procédé, pour quatre comédiens et trois marionnettes de grandeur humaine, cette conception trouve ici sa légitimité, car elle démasque ces êtres marionnettisés par l’absurdité de la petite bourgeoisie qui les tournent en ridicule.

« MOMO » de Sébastien Thiéry, une pièce comique d’une drôlerie irrésistible sur le thème de la famille. Elle est également d’une grande profondeur et nous invite à la réflexion, en questionnant notre définition de la parentalité et de la filiation, dans une situation familiale extraordinaire presque irréelle qui est surtout des plus cocasses.

« MA VIE DE COURBETTES », le nouveau seul en scène écrit par le tandem que forment Laurent Deshusses et Pierre Naftule, dont le titre évocateur suffit à en exprimer le propos. Celui-ci pourrait aussi s’approprier la devise de Beaumarchais : « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer ». Mais dans ce spectacle s’invite le pire des couacs…

« CHRISTINA, THE GIRL KING », une pièce émouvante en première suisse, du célèbre auteur canadien Michel Marc Bouchard récompensé par plusieurs prix. Elle captive  par la puissance avec laquelle elle exprime les tourments et l’affranchissement d’une femme, que sa condition de reine torture au point de la faire abdiquer pour pouvoir suivre son libre arbitre.

« LA PANNE » de Friedrich Dürrenmatt, une reprise du fameux spectacle de Valentin Rossier, suite au succès qu’il a obtenu au théâtre de l’Orangerie en 2016. Cette fable jubilatoire sur la justice, dont la morale est qu’il vaudrait mieux ne jamais avoir affaire à elle, se situe entre le polar et le drame psychologique, avec un suspense à la Hitchcock.

« LA MÈRE » du brillant auteur Florian Zeller, nominée aux Molières en 2011 – l’une des trois pièces de sa célèbre trilogie avec « Le Père », Molière de la meilleure pièce en 2014, et « Le Fils » écrite en 2018 – une farce noire qui vous prend aux tripes et ne vous lâche pas, en soulevant la question : peut-on trop aimer ?

Ces spectacles sont riches en émotions. Parmi leurs divers objectifs, ils explorent nos dérives, montrent la beauté de nos faiblesses, mesurent notre grandeur dans l’épreuve, ridiculisent certaines peurs ou dynamitent des idées reçues… Ils vont peut-être toucher une part profonde ou insoupçonnée de votre personne, voire rééquilibrer quelque chose dans ce monde qui bascule, en l’observant sous la loupe de notre démarche artistique, soucieuse de miroiter l’actualité à sa juste valeur.

En espérant que cette saison interpelle votre curiosité, soyez tous bienvenus à l’Alchimic, où nous vous attendons pour vous délecter de plaisir théâtral.

Pierre-Alexandre Jauffret
Directeur et fondateur du théâtre Alchimic